Saint-Louis fait face à des menaces existentielles liées aux effets du changement climatique, a alerté samedi Alioune Tine, fondateur d’Afrikajom Center, en marge de la présentation de l’ouvrage collectif « Sunu Gis-Gis : Président Bassirou Diomaye Faye, de l’opposition radicale à l’exercice du pouvoir d’État, An 1 ».
« La Banque mondiale et le FMI ont prévenu que d’ici 2100, près de 80 % du territoire saint-louisien pourrait disparaître. C’est une menace sur la survie même de cette ville historique qu’il faut prendre très au sérieux », a déclaré M. Tine, lors de la cérémonie.
L’événement, ouvert au public, a réuni des intellectuels, universitaires, acteurs politiques, journalistes et membres de la société civile venus échanger sur la première année de gouvernance du président Bassirou Diomaye Faye.
L’ouvrage présenté par Afrikajom Center propose une lecture critique et plurielle des débuts du président sénégalais, à travers des contributions abordant divers domaines : politique, économie, droits humains, éducation, santé, diplomatie, réformes institutionnelles et gouvernance locale.
Dans sa déclaration, Alioune Tine a mis l’accent sur les défis spécifiques de la région de Saint-Louis, notamment la pêche artisanale, l’exploitation des ressources gazières et pétrolières, ainsi que les tensions liées au partage des espaces entre communautés et entreprises extractives.
Il a également souligné l’importance historique de Saint-Louis dans le développement démocratique du Sénégal :
« Saint-Louis a été le premier laboratoire de la démocratie en Afrique. Dès 1848, un député saint-louisien siégeait au Palais Bourbon. Cette trajectoire historique unique mérite d’être connue et défendue », a-t-il insisté.
S’agissant de la décentralisation, M. Tine a déploré le manque de pouvoirs effectifs au niveau local, malgré les réformes successives.
« Les collectivités locales n’ont ni pouvoir politique, ni pouvoir économique, ni véritable autonomie de décision. Il est temps que la décentralisation devienne une réalité », a-t-il martelé.
L’événement a été marqué par la richesse des échanges et la qualité des interventions. Selon le président d’Afrikajom, les contributions issues de cette étape saint-louisienne feront l’objet d’une publication afin de nourrir le débat public et orienter les politiques publiques.